L’accélération de l’électrification complète du parc automobile européen figurera probablement sur la table de la prochaine Commission européenne. En tout cas, l’ONG Transport & Environment l’appelle de tous ses vœux et plaide pour une obligation de l’électrification des voitures de société sur le Vieux Continent.
L’ONG Transport & Environment (T&E) le constate dans une note publiée ce mardi : « Dans l’Union européenne, 6 nouvelles immatriculations sur 10 sont des voitures de société. En raison de sa taille, le marché des voitures d’entreprise joue un rôle clé dans la réalisation de l’objectif du « Green Deal » européen, qui consiste à réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 55% d’ici à 2030 et à mettre l’Europe sur la voie de la neutralité climatique d’ici à 2050 ».
Rôle de premier plan pour les entreprises
Et les lobbyistes d’ajouter : « Compte tenu de leurs ressources financières, les entreprises devraient jouer un rôle de premier plan dans la transition vers les véhicules à zéro émission et la réduction des émissions dans le secteur des transports de l’UE. En plus, les véhicules d’entreprise roulent généralement deux fois plus que les voitures particulières, émettant donc beaucoup plus de CO2. Enfin, la durée de possession des voitures de société est également plus courte, ce qui entraîne une rotation plus importante des véhicules sur le marché de l’occasion et facilite l’accès des véhicules électriques aux acheteurs de voitures d’occasion les moins fortunés ».
Tout bon pour les constructeurs européens
En plus, les constructeurs automobiles européens pourraient tirer le meilleur parti de l’électrification des véhicules d’entreprise. T&E a analysé les ventes globales de six constructeurs automobiles européens (Volvo, Volkswagen, BMW, Stellantis, Mercedes-Benz et Renault Nissan). Pour cinq d’entre eux, la part de leurs ventes sur le marché des véhicules d’entreprise est bien supérieure à celle des constructeurs automobiles non européens.
En examinant les ventes de véhicules zéro émission, Transport & Environment a constaté que le marché des entreprises a davantage tendance à acheter des marques européennes que le marché privé : 76% des ventes de ces véhicules électriques sur le marché des entreprises sont réalisées par des fabricants européens, contre seulement 65% sur le marché privé.
La sous-performance du marché des voitures d’entreprise en ce qui concerne l’adoption des véhicules électriques est un problème à l’échelle de l’UE. Sur les plus grands marchés du bloc (représentant 73% de tous les nouveaux BEV dans l’UE en 2023), les entreprises sont à la traîne par rapport aux particuliers. Ce n’est que sur les marchés plus petits (27% de tous les nouveaux BEV) que les entreprises font leur juste part.
Des recommandations nationales et européennes
Conclusion de l’ONG T&E : « Ces grandes disparités entre les pays de l’UE montrent que le marché unique des voitures électriques d’entreprise ne fonctionne pas. En outre, le fait que les entreprises – qui devraient se concentrer davantage sur le coût total de possession (TCO) lors de l’achat de véhicules et qui disposent de plus de ressources financières pour investir dans les véhicules électriques – soient à la traîne indique que l’UE est confrontée à une défaillance du marché ».
Afin de remédier à cette situation et d’exploiter tout le potentiel environnemental et industriel de l’électrification des flottes d’entreprises, T&E demande que les mesures soient introduites.
A l’échelle nationale, les gouvernements devraient réformer la fiscalité des voitures de société, en encourageant l’adoption de véhicules à émissions nulles en augmentant la charge fiscale sur les véhicules diesel, essence et hybrides rechargeables afin d’accroître encore l’écart fiscal total entre les véhicules à combustibles fossiles et les véhicules à émissions nulles. Certaines des mesures les plus importantes dans le domaine de la taxation des voitures de société sont les avantages en nature et les amortissements. À cet égard, le Portugal (avantages en nature) et la Belgique (amortissement) sont de bons exemples, où une réforme de ces taxes a été introduite et a entraîné un boum des ventes de véhicules à émissions nulles.
Et, au niveau européen :
● En février 2024, la Commission européenne a ouvert une consultation publique sur l’écologisation des flottes d’entreprise. Dans une prochaine étape, la nouvelle Commission européenne devrait proposer un règlement sur les flottes d’entreprise fixant des objectifs contraignants pour les grandes flottes et les sociétés de leasing (100% de nouvelles immatriculations de voitures à zéro émission d’ici 2030) dans les 100 premiers jours de son mandat.
● Ce règlement devrait inclure une clause « made in Europe » exigeant des États membres qu’ils excluent les ZEV fabriqués en dehors de l’UE des allègements fiscaux et autres incitations pour les véhicules d’entreprise zéro émission.
● Ce règlement peut être proposé en remplacement de la directive sur les véhicules propres dont les objectifs – en raison des objectifs d’émissions de CO2 pour 2030 pour les constructeurs automobiles – sont devenus obsolètes. Par conséquent, la Commission doit avancer sans tarder la révision de la directive sur les véhicules propres (prévue pour 2027).
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